Philippe Poulard Ferronnier d’Art, Artisan Métallier en Rhône Alpes, Drôme, Ardèche et partout ailleurs

Artiste intègre et respectueux de la nature, Philippe Poulard aime travailler de concert avec la matière et plus particulièrement avec le fer. Crée en 2007, Le Fer Savoir illustre aujourd’hui un large panel émotionnel qui se reflète au travers d’œuvres d’art surprenantes, toutes aussi honnêtes et touchantes que l’artiste.

Français originaire du Rhône, et plus précisément d’Amplepuis, Philippe Poulard s’isole chaque jour dans son atelier de Lamastre, en Ardèche, afin de laisser libre cours à sa créativité. Cette dernière prend forme de manière différente, jour après jour, heure après heure. Et « prendre forme » est bel et bien le terme adéquat lorsqu’il s’agit de parler du maniement du fer. Cette matière, élément chimique de numéro atomique 26, est celle de prédilection de l’artiste qu’est cet homme de cinquante ans, au regard doux et bienveillant.

Bien que bûcheron dans sa jeunesse, Philippe Poulard a changé de trajectoire suite à un tragique accident survenu lors des travaux de bûcheronnage après la tempête de 1999. Le voilà coincé entre deux arbres, immobilisé…au tronc. Les médecins sont formels : il ne pourra plus jamais marcher.

C’était compter sans la volonté de fer que Philippe Poulard détient. Il lui faudra du temps, mais il remarchera. Il s’en est fait la promesse. Et bien que son métier de bûcheron soit proscrit de son champ des possibles, il n’en est pas moins heureux : il va enfin pouvoir se consacrer pleinement à l’art. Un rêve qui devient réalité.

Mais que fer… ?

Sauvage et méfiant de cette société dans laquelle il vit, Philippe Poulard prend d’abord le temps de parcourir la France  avec sa bécane, avant de découvrir en Ardèche le lieu et la mentalité sociale qui lui conviennent. À Lamastre, il trouve en son atelier la quiétude nécessaire à son art, mais également à ses pensées.

Mais alors, comment passe-t-on du bois au fer ? « Il me fallait un métier sensoriel, avec lequel je pouvais façonner de mes propres mains quelque chose. Le fer m’a immédiatement parlé ! » révèle l’artiste, qui crée ainsi Le Fer Savoir en 2007. Au-delà de la ferronnerie, Philippe Poulard aime à préciser qu’il est métallier d’art. Un terme qui, somme toute, convient parfaitement à l’artiste. « Ce que j’aime, c’est l’échange avec la matière, qui apparaît froide et dure au premier abord, puis devient malléable entre mes mains , pour enfin prendre vie ».

Entre l’artiste et la matière

Cet échange entre l’artiste et la matière, Philippe Poulard le voit comme consenti et respectueux. L’artiste se doit d’accompagner le fer sur une forme prédéfinie, mais lorsque la matière résiste, c’est qu’elle a un autre chemin à prendre. L’écoutant, Philippe Poulard réalise alors de véritables inventions, qui vont parfois bien au-delà de son imaginaire. Travaillant principalement des pièces uniques, et dans un but d’une harmonisation des lieux de vie, l’artisan s’émerveille à découvrir les résultats après des heures, voire des jours, de travail. « Parfois je crée à partir d’une pièce de métal ayant une idée précise en tête de ce que je veux en faire, et parfois, c’est lors du maniement du métal que l’inspiration me vient, suivant la courbe que prend le métal. Les résultats sont à chaque fois saisissants ; je suis sincèrement touché par ce que la matière a à offrir ».

Semblant posséder une âme, la matière ne laisse pas indifférent l’homme aux mains fortes. À ses yeux, chaque morceau de fer, chaque métal travaillés vivent d’une manière ou d’une autre et ont une vocation qu’il faut percevoir. Ainsi, achever un travail réalisé de concert entre l’artiste et la matière, c’est pour Philippe Poulard un pur moment de liberté, d’accomplissement, mais également de fierté.

Comme beaucoup d’autres artistes de tous horizons, Philippe Poulard a ses moments de doutes, de questionnements, de besoin de reconnaissance et de remise en question. N’est-ce pas le propre de l’artiste que d’être en tourment quand il s’agit de son art ? Cependant, l’ardéchois d’adoption compte bien travailler sur ces difficultés qui pourraient en décourager plus d’un, et utiliser ses doutes à bon escient. Le résultat est probant : les œuvres reflètent l’honnêteté émotionnelle de son créateur. Et en voyant ce qui prend forme et prend vie entre ses mains, Philippe Poulard finit par accepter, avec le sourire, que c’est bien là sa destinée.

L’avenir

Bien que le bûcheronnage ne fasse plus partie de sa vie, Philippe Poulard aime à intégrer le bois dans ses créations. Son œuvre majeure, Horloge Sinueuse, respire son amour pour ces deux matières que sont le bois et le fer. Aussi, l’aventure ne fait que commencer à ses yeux, car il y a encore bien des matières à allier au fer, comme les pierres par exemple. Pour les trophées, les sculptures, ou encore les mobiliers de jardin, tout est sujet à l’alliance de matériaux trouvés dans les bois secret de l’Ardèche.

Quant à son futur, l’artiste ardéchois le voit pas si différent d’aujourd’hui, avec peut-être une belle reconnaissance de son parcours de vie, une pleine satisfaction de ses créations et la vente de ses œuvres d’art. Il ne lui en faut pas beaucoup plus pour accéder au bonheur. Humble et modeste à la fois, Philippe Poulard ne cherche ni la gloire ni le succès. Simplement le respect de soi et de son art, capital à ses yeux. Ainsi, l’apogée du Fer Savoir, il la fêtera avec sa femme et de son fils, autour d’une bonne bouteille de champagne. Comme quoi, le bonheur est à portée de mains.

Et c’est justement l’intégrité et le respect, parts dominantes du caractère de Philippe Poulard, qui donnent tout l’intérêt de ses œuvres. L’artiste est intègre dans sa vie de tous les jours, à l’intérieur comme à l’extérieur de son atelier. Hors de question de se vendre pour une meilleure visibilité ou reconnaissance, car les valeurs humaines sont primordiales. Aussi, il agira toujours dans le respect d’autrui, de la matière qu’il travaille, et de lui-même. Et son art reflète aisément cette intégrité qu’il chérit tant. « J’aime m’entourer de gens qui me comprennent, et qui comme moi cherchent une honnêteté dans l’art et dans le relationnel ».

Au travers de ses créations, Philippe Poulard sourit à l’idée qu’il transmette généreusement de l’émotion, emplie d’une bienveillance sans limite et d’un respect indéfectible, tant pour l’œuvre que pour autrui. L’autrui, l’acheteur, sera quant à lui choyé dans cet émotionnel personnel à chaque regard posé sur son œuvre acquise. Un cadeau intrinsèque de l’artiste qui, avec certitude, vaut tout le fer du monde.